La lithographie

La lithographie est un procédé d'impression à plat qui repose sur le principe de répulsion de l'eau et de la graisse. L'artiste dessine sur une pierre calcaire à l'aide d'un crayon ou d'une encre grasse. Au moment de l'impression, la pierre humidifiée est encrée à l'aide d'un rouleau, l'encre ne se déposant que sur les parties grasses. La feuille est alors posée sur la pierre et, par pression d'un rateau ou du cylindre de la presse lithographique, l'encre se reporte sur la feuille. À l'issue du tirage, la pierre est effacée pour pouvoir accueillir un nouveau dessin.

Les étapes de réalisation d'une lithographie

1 — Le grainage de la pierre

Toutes sortes de pierres et de métaux peuvent s'utiliser en lithographie, mais les plus courants sont le calcaire et l'aluminium. Les particularités du calcaire en font un choix de prédilection. Les plaques de métal peuvent, elles, être insolées, servant notamment à l'impression de photographies. Elles tendent de plus en plus à remplacer la pierre de par leur légèreté et leur manipulation aisée. Les pierres lithographiques, très épaisses, peuvent servir à imprimer de nombreuses images tout au long de leur existence. Lorsque le tirage d'une lithographie est terminé, on efface l'image sur la pierre selon un procédé appelé « grainage », qui crée une toute nouvelle surface vierge prête à l'emploi pour le dessin suivant. Le grainage de la pierre remplit trois fonctions. 1 – Effacer l'image précédente et rendre à la surface sa neutralité chimique. 2 – Rendre la surface plane et régulière. 3 – Donner à la surface un grain adapté à l'utilisation des instruments de dessin souhaités. Pour grainer la pierre, on utilise de la poudre de carborundum dont il existe différents types de grain, du plus fin au plus épais. Le grainage se fait de façon progressive, en commençant par le gros grain pour terminer par les poudres les plus fines. Il faut d'abord effacer au biosolvant les traces du dessin précédent puis sécher la pierre. Ensuite, il faut limer les bords des deux pierres qui serviront au grainage. On saupoudre alors le carborundum sur la surface de la pierre puis on ajoute de l'eau. Ensuite, on frotte une pierre contre l'autre de manière uniforme et régulière en faisant un mouvement en forme de 8. Lorsque le mélange entre les deux pierres devient trop solide, on soulève les deux pierres, on les sèche, avant de recommencer avec une poudre plus fine. Il faut plusieurs grainages avant que le dessin précédent ne s'efface et que la pierre soit parfaitement plane, prête à recevoir un nouveau dessin.
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2 — Le dessin

En lithographie, on dessins l'image avec un médium gras ; le corps gras réagit chimiquement avec le calcaire. On peut toutefois préalablement réaliser une première esquisse à la craie non grasse. L'artiste dispose de plusieurs outils, crayons et encres, pour dessiner sur la pierre. Les crayons lithographiques existent en cinq catégories, de très tendre à très dur. Les crayons existent aussi sous forme de bâtons, permettant d'obtenir des effets proches du fusain. L'encre lithographique est disponible sous forme de liquide, de pâte ou de bâtons. On mélange les bâtons ou la pâte avec de l'eau ou un solvant pour obtenir un liquide qui créera sur la pierre soit des aplats, soit des lavis, en fonction de l'encre utilisée. L'artiste dessine et peint au crayon, au fusain et au pinceau comme il le ferait sur une feuille de papier. Comme le transfert de la matrice (pierre ou plaque) à la feuille - au moment de l'impression - se fait par contact direct, cela implique que l'artiste conçoive son œuvre à l'envers, en miroir. Contrairement à la peinture, la lithographie ne donne que très peu droit au repentir — hormis quelques effacements — ce qui demande d'avoir une main assez sûre lors du dessin. Il est par ailleurs plus facile d'enlever par la suite des éléments dessinés que d'en rajouter sur la pierre. Les corrections peuvent se faire directement sur la pierre à l'aide d'une pierre ponce, d'une lame de cutter ou d'une pointe, ou se faire en machine au moment de l'impression avec de l'acide appliqué au pinceau, à l'éponge ou au coton-tige.
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3 — La préparation de la pierre

Une fois le dessin achevé, on l'enduit d'abord de résine et de talc afin que la gomme acidifiée se fixe à la surface de la pierre. Ensuite, on fixe le dessin à la surface en appliquant uniformément sur toute la surface de la pierre, à l'aide d'un pinceau doux, une solution de gomme arabique et d'acide nitrique. Il s'agit alors de modifier chimiquement la pierre afin que les zones non dessinées deviennent hydrophiles et que les zones dessinées, devenues hydrophobes, puissent retenir l'encre à l'impression. C'est un procédé qui s'appelle la morsure de la taille-douce ou l'acidulation. Les zones vierges non dessinées de la pierre deviennent hydrophiles, ce qui renforce la nature hydrophobe des parties dessinées.
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4 — La mise au noir

La pierre préparée avec la solution d'acide nitrique et de gomme arabique est ensuite rincée avec un solvant, ce qui donne une sorte de pochoir en gomme arabique. On étale alors au rouleau une fine couche de bitume gras ou de BioLaq sur les parties dessinées. Les aplats noirs doivent être bien foncés. Une fois que l'image apparaît en entier, on peut sécher la pierre au tourniquet. On saupoudre ensuite l'encre fraîche avec de la résine, puis du talc.
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5 — Le calage de la pierre

Les pierres lithographiques peuvent peser plusieurs centaines de kilos et sont très fragiles. Il est donc important de les manipuler avec une grande précaution. La pierre est soit déposée sur un chariot dans le cas d'une presse à bras, soit placée sur le « marbre » dans le cas d'une presse mécanique. Il faut en ajuster le châssis en réglant la hauteur et l'horizontalité afin que le râteau ou les rouleaux viennent exercer la bonne pression sur l'ensemble de la surface de la pierre. Il faut ensuite régler la pression. On peut alors préparer la pierre en la dégommant avant de lancer l'impression.
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6 — L'encrage et le mélange des couleurs

Le mélange des encres nécessite une formation de chromiste. A partir de quelques pots de couleurs, le maître imprimeur doit être capable de trouver la couleur exacte souhaitée par l'artiste. Il peut également travailler sur la transparence et l'opacité des encres lithographiques. Les encres et les couleurs sont préparées sur une table avant d'être placées dans l'encrier et sur les rouleaux avec une spatule. En presse mécanique, les rouleaux encreurs appelés rouleaux distributeurs et rouleaux toucheurs vont venir répartir l'encre de manière homogène sur la table à encre et sur la pierre qui est humidifiée en permanence à l'aide de rouleaux mouilleurs dédiés à ce rôle, qui remplacent l'éponge dans le cas d'une presse à bras. L'humidification de la pierre permet que seules les surfaces dessinées soient encrées.
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7 — L'Alugraphie / La Photolithographie

La lithographie peut être réalisée sur pierre ou sur plaque d'aluminium. On peut dessiner sur la plaque d'aluminium de la même manière que sur une pierre lithographique. La préparation de la plaque d'aluminium est sensiblement la même que pour une pierre. On peut toutefois transférer des images directement sur la plaque d'aluminium par des procédés photosensibles, on parle alors d'alugraphie ou de photolithographie. On crée ici une image en positif sur la plaque, ce qui nécessite l'utilisation d'un « film » transparent sur lequel on imprime ou dessine une image. Ce film est ensuite exposé sur une plaque d'aluminium photosensible qui deviendra la matrice d'impression. On utilise pour l'insolation une source de lumière forte comme une lampe à ultraviolets, une lampe Tungstène ou une lampe à arc. On peut faire varier le temps d'exposition en fonction du rendu recherché à l'impression. On fait alors apparaître l'image avec un révélateur universel que l'on enduit sur l'ensemble de la surface de la plaque. On rince ensuite la plaque à l'eau froide ; elle est ainsi prête pour l'impression.
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8 — L'impression sur presse lithographique

Il existe de très nombreux types de presses lithographiques, toutes disposant des mêmes caractéristiques. La presse lithographique se compose d'un bâti en bois ou métal supportant un chariot mobile qui reçoit la pierre. Un porte-râteau transversal pouvant se lever ou se baisser au moyen d'un levier maintient un râteau garni de cuir. Une manivelle à bras rayonnants permet de faire avancer le chariot. La feuille est placée sur la pierre encrée avant d'être recouverte d'un carton fort. Le râteau est abaissé afin d'exercer une forte pression au passage de la pierre, permettant l'impression du dessin. Les presses se sont complexifiées et automatisées tout au long du XXe siècle pour permettre des tirages importants d'affiches et d'images en chromolithographie puis en offset, pouvant imprimer près de 800 feuilles par heure. Aujourd'hui, la plupart des ateliers français utilisent des presses à cylindre lithographique des années 40 de la marque Marinoni, Voirin ou Marinoni-Voirin, avec un bâti solide en métal. Un rouleau cylindrique a remplacé le râteau et les presses ont depuis longtemps été électrifiées ; la roue n'étant plus actionnée par une chaudière. L'alimentation des feuilles et de l'encrage y est également automatisée. Ces presses nécessitent la présence d'au moins trois artisans lors de l'impression, le conducteur, le receveur et le margeur. Le conducteur est le véritable imprimeur, il veille à tout. Il met la pierre sur le marbre, lève ou abaisse celui-ci, cale la pierre, dispose les rouleaux, règle la prise d'encre et le débit du cylindre encreur, ainsi que le mouillage. Le margeur monte sur la machine de façon à dominer le cylindre imprimeur. Il prend les feuilles une à une sur le plateau et les présente à la prise des pinces, en les guidant de la main au moment de leur entrainement. Il démarre et arrête la machine et en règle la vitesse. Le receveur est chargé de récupérer les feuilles et de les conditionner.
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